Intervention de Raúl Castro Ruz, Président du Conseil d’état et du Conseil des Ministres de la République de Cuba, à la Clôture du Septième Sommet de l’Association des Etats des Caraïbes

NR006/2016

Chers chefs d’État ou de gouvernement;

Délégués, observateurs et invités;

Cher M. Alfonso Múnera Cavadía, secrétaire général de l’AEC,

Nous adressons notre message de condoléances et de solidarité à la famille du grand  champion de boxe Mohamed Ali, au peuple étasunien, en particulier à la communauté afro-américaine, dont il a toujours défendu les droits, ainsi qu’à la communauté sportive internationale. Nous n’oublierons jamais ses manières de gentleman et son éthique, son refus de la guerre et sa défense de la paix, son respect et son amitié envers le compañero Fidel et envers cet autre grand boxeur cubain et caribéen que fut Teófilo Stevenson, fils d’un père de Saint-Vincent et petit-fils du côté maternel d’une Kitticienne.

Le Sommet qui s’achève aujourd’hui prouve la capacité de notre région à dialoguer et à concerter des positions sur les problèmes auxquels nous nous heurtons et sur les défis que nous avons à relever, et à persévérer à la recherche de solutions adoptées à ses conditions, à ses exigences et à ses priorités.

Les documents et décisions que nous avons adoptés en font foi. Nous avons concerté le consensus nécessaire pour nous prononcer sur des points sensibles et présentant un intérêt commun.

La Déclaration de La Havane que nous venons d’adopter réaffirme l’actualité des principes fondateurs de notre Association en tant qu’organisme de consultation, de concertation et de coopération, ce qui nous permet d’adopter des positions communes entre les États, les pays et les territoires des Caraïbes et de promouvoir l’intégration, conformément à notre Accord constitutif.

Nous avons, dans le cadre du Plan d’action des trois prochaines années, décidé d’actions concrètes sur une série de points hautement prioritaires.

Mais il nous reste beaucoup à faire et nous avons de grands défis à relever, dont les menaces à la paix et à la sécurité internationales, les effets de la crise économique et financière internationale et les conséquences des changements climatiques. Les débats que nous avons soutenus prouve que notre Association doit – et elle en est capable – d’aborder les questions essentielles de notre région, ce qui est indispensable pour aller plus loin en matière d’intégration et de coopération, lesquelles dépendent essentiellement de la volonté politique des gouvernements en fonction des priorités de développement communes.

Nous avons réaffirmé combien il était important d’appliquer les postulats contenus dans la Proclamation de l’Amérique latine et des Caraïbes comme Zone de paix, que nous avons signée en janvier 2014, et qui est appelée à régir les rapports entre nos nations et avec nos contreparties et nos partenaires.

La paix et la stabilité, la défense des intérêts de nos peuples, l’exercice de la souveraineté et de l’autodétermination sans ingérence étrangère sont des facteurs essentiels à prendre en considération si nous voulons atteindre les objectifs que nous nous sommes fixé en matière d’intégration et de coopération.

La conjoncture actuelle nous pousse à nous demander comment consolider les acquis et aller de l’avant. Nous savons tous, après avoir vécu l’expérience de la décennie perdue, que la nouvelle vague néolibérale en cours – qui entraîne le démantèlement des politiques sociales d’inclusion, l’aggravation de la pauvreté et de l’inégalité, la dérégulation du marché, le laisser-aller envers l’environnement et la réduction du rôle de l’État – nous empêchera d’atteindre les objectifs d’intégration et de coopération régionales que nous nous sommes fixé.

À la présidence du Conseil des ministres, Cuba continuera de travailler à fortifier l’Association et à joindre des volontés pour pouvoir relever les défis collectifs.

Notre Association a été fondée pour unir toute la famille caribéenne, dont les territoires faisant partie d’États européens. Nous en reconnaissons la contribution, ainsi que celle de la République française et des Pays-Bas en tant que membres associés. Nous espérons qu’ils le resteront et que le reste des territoires caribéens nous rejoindra.

Nous remercions les nations et les organisations observatrices de leur participation et de leur contribution ; leur nombre ne cesse d’augmenter, ce qui prouve l’intérêt que les Caraïbes éveillent dans le monde entier.

Je tiens à souligner une fois de plus l’apport de M. Alfonso Múnera Cavadía au renforcement du secrétariat et des travaux de l’AEC durant ces années-ci. À partir du mois d’août, cet effort sera piloté par Mme June Soomer que nous félicitons de nouveau pour son élection et à qui nous renouvelons notre appui.

Nous vous remercions aussi d’être venus à La Havane et vous savons gré de votre attachement au progrès et à la consolidation de notre Association.

Je vous remercie.

A propos de l'AEC

L'Association des Etats de la Caraïbe est une organisation de consultation, de coopération et d'action concertée dans le commerce, le transport, le tourisme durable et les catastrophes naturelles dans la Grande Caraïbe et est composé de 25 pays membres et 7 pays membres associés. Les Etats Membres sont Antigua-et-Barbuda, les Bahamas, la Barbade, Belize, Colombie, Costa Rica, Cuba, Dominique, République dominicaine, El Salvador, Grenade, Guatemala, Guyana, Haïti, Honduras, Mexique, Jamaïque, Nicaragua, Panama, Saint-Kitts-Et-Nevis, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Suriname, Trinité-et-Tobago et le Venezuela. Ses membres associés sont Aruba, Curaçao, (France au titre de la Guyane française, Saint-Barthélemy et Saint-Martin), Guadeloupe, (Les Pays-Bas au nom de Bonaire, Saba et Saint-Eustache), Martinique, Sint Maarten, Îles Turques et Caïques.